Décryptage : comment sont réparties les 1000 milliards d’aides européennes
Si l’Europe participe surtout aux financements de grosses infrastructures, elle aide aussi les petits. Agriculteurs, entrepreneurs, associations en profitent. De façon (presque) invisible.
Des super-héros dessinés dans des tons acidulés pour sensibiliser le grand public au maquis des aides que propose Bruxelles. Une petite équipe de communicants de la région Normandie a choisi de bousculer les habitudes et de ne pas se contenter des inscriptions soporifiques du type : “Cet aménagement est cofinancé par l’Union européenne“. Elle a mis en scène des acteurs locaux : un ostréiculteur qui a obtenu 110.000 euros pour moderniser son système de calibrage et d’emballage des huîtres, une usine de Vire qui, grâce à 443 000 euros d’aide, va recycler la chaleur qu’elle génère, ou encore le musée des impressionnistes de Giverny qui a développé des applications pour rendre la visite plus ludique.
Car l’Europe ce sont des milliards d’aides. Ce qu’on appelle dans le jargon bruxellois les “FESI” : les fonds européens structurels d’investissement. Et ils ne sont pas uniquement destinés à des grands projets. La palette est large : prêts gigantesques ou microcrédits, entreprises ou collectivités locales, associations ou laboratoires de recherche, agriculteurs ou industriels, les mécanismes sont nombreux. Tout cela donne l’impression de saupoudrage. Mais ces financements sont tous censés contribuer à un objectif précis comme le désenclavement de certaines régions, l’accélération de la transition énergétique, la modernisation de certaines professions ou l’aide à des populations en difficulté. Avec comme but ultime, l’harmonisation du territoire européen.