[Témoignage] Mon projet, mon avenirQuand les prairies auvergnates prennent des airs de Far West
Il y a sept ans, Matthieu Péron et sa femme effectuent un changement de vie radical. Ils troquent la région parisienne et leurs emplois dans le commerce et le marketing contre les prés d’Auvergne et l’élevage de bisons. Un challenge car cette production, peu répandue en France, n’a pas de filière organisée, ni de débouchés garantis. Mais quand on est passionné…
Les bisons, « animaux mythiques » des grandes plaines américaines, à la force imposante et qui courent très vite, passionnent Matthieu Péron depuis longtemps. En 2012, il saute le pas et décide de changer de vie. Lui, ingénieur de formation et responsable commercial à l’export pour Massey Ferguson, et sa femme quittent « la région parisienne et une vie confortable de cadres supérieurs dans le marketing et le commerce », raconte-t-il. S’il a toujours voulu être éleveur, le livre du naturaliste américain Dan O’Brien, “les bisons au cœur brisé”, a été l’élément déclencheur. L’auteur y explique en effet comment il est passé des bovins aux bisons, en raison d’un manque de rentabilité et de problèmes environnementaux, les avantages de cette production et les difficultés rencontrées.
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Matthieu fait le tour des élevages en France, en Europe et au Canada, pour voir le potentiel et la valorisation possible de cette activité. Il s’associe avec deux autres passionnés de cet animal − Jean-François d’Hoffschmidt, éleveur en Belgique depuis 1989 et Emmanuel Guénot, producteur en Franche-Comté depuis 1997 − pour créer son propre troupeau en Auvergne, dans l’Allier plus précisément, à Rocles entre Moulins et Montluçon. « Celui-ci compte aujourd’hui 240 bisons, dont une soixantaine de mères, et 70 vaches allaitantes, pour une surface de 225 hectares », détaille le producteur, dont l’installation en hors cadre familialsans avoir au départ de filière, ni de débouchés assurés, relevait d’un sacré pari.