L’agriculture de conservation permet de régénérer les sols
Elle se développe de plus en plus. Rencontre avec Clément Ambrois, 25 ans, qui n’a connu que ce procédé.
Clément Ambrois a repris les parcelles de ses grands-parents à Perche-en-Nocé (Orne), il y a un an et demi. Il s’est installé en agriculture de conservation : une technique entre l’agriculture conventionnelle et l’agriculture biologique qui place le sol au cœur d’un système qui repose qui trois piliers complémentaires.
L’agriculture de conservation est assez récente. Elle considère le sol comme un milieu vivant et non pas comme un support de culture. Si elle se démocratise, elle est encore loin de faire l’unanimité : « Dans le monde agricole, c’est culturel de labourer, observe Clément Ambrois. Changer, comme ça, cela ne se fera pas du jour au lendemain. »
« A toutes les cultures »
« La pratique se développe. Mais il nous a fallu une dizaine d’années pour avoir assez de recul et la mettre en place. »
A 25 ans, Clément Ambrois n’a jamais labouré. Il s’est formé auprès de son père, à Thoigné (Sarthe), qui a arrêté de labourer en 1995. « Il était l’un des pionniers », assure le jeune homme qui a multiplié les recherches pour améliorer la technique.
« C’était dur. Il a fallu étudier la question, se documenter, faire des essais. On avançait petit à petit, par petites surfaces de culture. Puis, de culture en culture. »
« En 2012, on a étendu progressivement l’agriculture de conservation à toutes les cultures : blé, colza et maïs, principalement. »
Le lauréat du prix de la dynamique agricole trouve son compte dans ce procédé. L’agriculture est un milieu en crise. « Là, on produit autant, mieux et avec moins ».
« Pour mon blé, je ne consomme que 5 litres de fuel à l’hectare. Classiquement : le labour et les semis demandent autour de 60 litres à l’hectare. »