Modification du génome, l’urgence d’une régulation internationale
Un chercheur chinois a annoncé lundi 26 novembre la naissance de deux enfants génétiquement corrigés, à la veille d’un sommet international sur l’édition du génome humain.
En France, les chercheurs se sont largement emparés de ces techniques, et beaucoup plaident pour permettre leur utilisation sur l’embryon.
L’annonce a fait l’effet d’une bombe. Lundi 26 novembre, un chercheur chinois a annoncé à l’agence américaine AP la naissance des premiers enfants génétiquement corrigés. He Jiankui, un chercheur de l’université de Shenzhen (au sud du pays), affirme être parvenu à modifier le gène CCR5, qui joue le rôle de porte d’entrée du virus du sida, sur deux embryons qu’il a ensuite transférés dans l’utérus d’une femme. Une première mondiale qui provoque à la fois la fascination et l’effroi et qui vient bouleverser tous les cadres éthiques et scientifiques existants.
Son université s’est d’ailleurs désolidarisée de ses travaux.Même si les propos du chercheur chinois n’ont pour l’instant été confirmés par aucune instance indépendante, ils interviennent à la veille de l’ouverture, à Hong Kong, d’un sommet international de première importance. À partir du mardi 27 novembre, des chercheurs venus du monde entier doivent consacrer trois jours au sujet ultrasensible de l’« édition du génome humain », c’est-à-dire la possibilité de corriger les gènes d’un individu. Ils se poseront nécessairement la question d’une régulation internationale de ces techniques.De fait, la technique n’est pas nouvelle. Et l’arrivée dans les laboratoires de ciseaux moléculaires, qui permettent de procéder à des modifications génétiques ciblées, remonte aux années 1980. Quatre types de ciseaux sont ainsi disponibles, mais c’est l’avènement en 2012 du dernier d’entre eux, Crispr-Cas9 (prononcer Crispeur-Cas9), qui a changé la donne. Cet outil d’un nouveau..
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