Ne laissez pas les valeurs alimentaires partir en fumée
Avec les orages qui ont traversé quelques régions de France, l’herbe coupée a eu beaucoup de mal à sécher. Si certains l’ont enrubannée par sécurité, ceux qui l’ont récoltée en foin doivent faire attention à l’échauffement de leur récolte. Les valeurs alimentaires du fourrage peuvent vite chuter mais la récolte peut aussi bien partir en fumée dans le pire des scénarios.
lors que les premières coupes de la saison se terminent dans quelques régions, il n’est pas question de relâcher la pression pour autant. Si les éleveurs ont été nombreux à profiter du temps estival de ce début juin pour faire leurs foins, dans quelques départements les récoltes ont été réalisées dans l’humidité et les risques d’échauffement sont bien présents.
Arvalis-Institut du végétal rappelle qu’il faut viser une teneur en matière sèche du foin d’au moins 84 % au pressage pour écarter tout risque d’échauffement. Quelques critères permettent de reconnaître un fourrage sec : les feuilles sont cassantes et les tiges sont sèches, l’andain ne doit laisser aucune sensation d’humidité au toucher (même la partie en contact avec le sol) et les nœuds sur les tiges ne doivent plus comporter de zones de couleur « vert chlorophylle » qui indique la présence résiduelle d’eau.
PRENDRE LA TEMPÉRATURE DU FOIN APRÈS SA RÉCOLTE
L’échauffement du foin est aggravé dans les balles de grande dimension ou à forte densité car la circulation de l’air n’est pas suffisante pour évacuer l’eau résiduelle et la chaleur produite. Le type de fourrage a aussi son impact : un fourrage jeune et riche sera plus sensible qu’un fourrage fauché tardivement (stade floraison ou plus tard). En cas de doute concernant la teneur en matière sèche du fourrage, il sera pertinent d’utiliser des capteurs pour mesurer la température du fourrage et vous alerter en cas de situation à risque.
Deux phénomènes induisent une montée en température du fourrage : les cellules de la plante et les microorganismes. Les cellules encore vivantes peuvent faire chauffer le fourrage très rapidement après le pressage. Néanmoins, celles-ci ne sont plus actives en quelques jours seulement après la récolte. Ce sont alors les micro-organismes (levures et moisissures) qui se multiplient et provoquent un nouvel échauffement.