Donner toute leur place aux circuits courts
À la maison ou à la cantine, comment donner plus de place aux circuits courts, offrant potentiellement un meilleur retour de la valeur ajoutée aux producteurs ? Avec la loi issue des États généraux promulguée le 1er novembre 2018, les produits issus de circuits courts, avec les produits bios ou sous signe de qualité, devront constituer 50 % de l’approvisionnement en restauration collective à compter de janvier 2022. De quoi booster des initiatives qui, déjà, ne manquent pas.
À l’entendre, le consommateur veut de la proximité, il achète local. Pourtant, les circuits courts n’alimentent que 5 à 10 % de la consommation française. « Les circuits courts ne représentent que 3 Mds€. C’est encore peu », concède Claude Cochonneau, président de l’APCA. À titre de comparaison, le marché de la pizza, à lui seul, draine 5 Mds€.
Mais 20 % des agriculteurs vendent tout ou partie de leur production par des circuits courts. S’il y a une recherche de meilleure valorisation, vendre en direct permet aussi de retisser des liens avec les consommateurs, de redonner de la confiance en montrant nos pratiques, en ouvrant nos portes ».
Même si elle ne pèse pas encore beaucoup dans les paniers, la vente en circuits courts se dessine comme une tendance lourde pour les 25 ans à venir. Elle répond à une réelle attente de certains consommateurs et, côté producteurs, permet de retrouver la main sur la valorisation de ses produits. Dans cette démarche, l’agriculture a la chance de la proximité géographique de ses consommateurs. Certes, les circuits courts n’écouleront pas toute la production agricole mais il serait dommage de ne pas en explorer toutes les possibilités.
Circuits courts 2.0
Derrière la bannière « circuits courts » se cache un marché en pleine évolution. Il y a les traditionnels marchés et la vente directe à la ferme, mais de nouvelles formes émergent : certains producteurs n’hésitent plus à aller à la rencontre des consommateurs en créant des magasins en ville. D’autres saisissent l’opportunité du digital, avec des drives fermiers, qui combinent la vente directe avec la facilité logistique, ou des « market places ».