Une boiterie, même légère, est une urgence
« Une vache qui boite doit être parée », martèle Marc Delacroix. L’éleveur doit être en mesure de lever un pied en sécurité et se former pour pouvoir agir ponctuellement.
« Le rôle de l’éleveur est fondamental dans la maîtrise des boiteries car c’est avant tout sur lui que repose l’observation des animaux », démarre Marc Delacroix, lors d’une journée technique de la société Zinpro. Or d’une indispensable détection précoce dépend une bonne partie de l’efficacité de la prise en charge. La preuve par les chiffres (voir tableau) : « Lors d’une prise en charge précoce avec parage, pose de talonnette et administration d’anti-inflammatoire, le taux de guérison d’une lésion de l’onglon est de 85 %. Ce résultat tombe à 16 % pour les mêmes soins lors d’une prise en charge tardive… », rapporte le spécialiste.
21 à 70 jours de retard de prise en charge
Malheureusement, le vétérinaire rappelle que sur le terrain, détection et prise en charge sont beaucoup trop tardives : des études parlent de 21 jours de retard pour les vaches sévèrement boiteuses et 70 jours pour les boiteries « légères » (Alawneh et al., 2012) ou d’un retard de traitement de 38 jours (Groenevelt et al., 2014). « Un retard de prise en charge d’une pathologie de 21 à 70 jours, c’est tout simplement impensable ! Qui imaginerait soigner une mammite un mois après ? », interroge le spécialiste. Au contraire, son message est clair : « Un quartier qui donne un lait à grumeaux est considéré aussitôt… Une boiterie, même légère, est aussi une urgence. Une vache qui marche sur des œufs doit être soignée dans les 48 heures. »
Avoir trois regards
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