Artificialisation des terres agricoles, les départements ruraux les moins peuplés sont les plus gourmands
Les départements les plus peuplés et parfois les plus dynamiques maitrisent de mieux en mieux l’artificialisation des terres agricoles. Dans les départements les plus ruraux, la surface urbanisée croît proportionnellement plus vite que leurs populations.
L’objectif « zéro artificialisation nette » mentionné dans le Plan biodiversité de 2018 impose, pour l’atteindre, des stratégies spécifiques, propres à chaque territoire. Mais dans tous les cas de figure, le retour des terres artificialisées à la production agricole ou au boisement portera sur des surfaces limitées. Et il sera surtout très onéreux !
Dans le département du Nord, un des plus peuplés, la surface artificialisée par habitant est très faible (entre 500 et moins de 1000 mètres carrés par hectare). Et depuis, elle a faiblement augmenté (moins de 100 mètres carrés par habitant). L’habitat s’est densifié et les projets d’aménagement urbain ont été réalisés sur des parcelles de petite dimension.
Dans le département de la Dordogne, moins de 10 % de la superficie était artificialisée en 2006 mais ramenée en mètres carrés par habitant, elle est une des plus élevée du territoire métropolitain (supérieure à 1 500 mètres carrés). Et au cours des dix années suivantes, elle a fortement progressé: entre 100 et 200 mètres carrés par habitant, soit une hausse 0,8 point.
« Un nombre préoccupant de territoires connaît une forte artificialisation, malgré une faible croissance démographique et économique », souligne Alice Colsaet, dans une étude publiée par l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri – Science Po).
En fait, ce phénomène affecte plus d’un tiers des départements métropolitains. Les plus ruraux ne préservent pas suffisamment ce qui fait en grande partie leur richesse, c’est à dire leur espace.