Antibiorésistance : une question de contamination fécale
Menace croissante pour la santé publique, l’antibiorésistance présente dans l’environnement provient d’une contamination fécale à partir des eaux traitées. Un article de notre partenaire, le Journal de l’environnement.
C’est une menace sanitaire qui ne cesse de croître : l’antibiorésistance, à savoir la résistance des bactéries aux antibiotiques, pourrait bien réduire à néant l’efficacité de ces médicaments contre de nombreuses maladies infectieuses. De quoi ruiner tous les progrès médicaux du 20ème siècle, qui ont fait chuter la mortalité d’origine infectieuse.
Or si l’antibiorésistance est le fait d’une utilisation excessive d’antibiotiques, des doutes subsistent quant à la manière dont elle apparaît -principalement dans les effluents des stations d’épuration. Les bactéries deviennent-elles antibiorésistantes in situ, via une sélection par de faibles doses d’antibiotiques présentes dans l’environnement ? Ou sont-elles déjà résistantes à la sortie des intestins ?
La signature du phage
Selon l’étude suédoise publiée mardi 8 janvier dans la revue Nature Communications menée par l’équipe de Joakim Larsson, spécialiste en pharmacologie environnementale à l’université de Göteborg (Suède), la seconde explication semble la bonne : les chercheurs montrent que l’abondance de bactéries antibiorésistantes est étroitement liée à la présence du « crAssphage », virus de bactérie (ou bactériophage) uniquement présent dans les excréments d’origine humaine. Ce qui confirme une nette corrélation avec la présence de contaminations fécales, au détriment de l’hypothèse in situ.
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